L’Office chérifien de phosphates (OCP) a été sacré plus grande entreprise marocaine en termes de chiffre d’affaires réalisé en 2014, avec plus de 48 milliards de dirhams, selon le classement des 500 plus grandes entreprises marocaines, dévoilé lundi soir à Rabat.
La cérémonie de remise de ce trophée a eu lieu en marge d’une table ronde tenue à l’occasion de la traditionnelle soirée « Les 500″ qui souffle cette année sa 14è bougie.
L’OCP, auteur d’un chiffre d’affaires de 48 milliards et 916 millions de dirhams (+4,2%), a détrôné ainsi le raffineur la Samir à la tête de ce classement, qui n’a fait lui que 44 milliards et 44 millions de dirhams, un résultat qui s’explique notamment par l’importante croissance de l’OCP mais aussi par le ralentissement significatif du raffineur.
La troisième place est revenue à l’Office national de l’eau et de l’électricité (29 milliards 552 millions de dirhams), tandis que Maroc Telecom a terminé au pied du podium (29 milliards et 144 millions de dirhams).
Le groupe Renault Commerce Maroc s’empare lui de la 5è position (24 milliards et 126 millions de dirhams), devançant Afriquia SMDC, sixième avec 22 milliards 164 millions DH, Marjane Holding, septième avec 14 MMDH, Royal Air Maroc, huitième avec 13 milliards 891 millions DHS et Vivo Energy Maroc, 9è avec 12 MMDH.
Intervenant à cette occasion, le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Boussaid s’est félicité de la création de pas moins de 35.000 entreprises en 2014, notant que le gouvernement et le secteur privé participent activement au développement de l’économie nationale.
Rappelant que le gouvernement et la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) travaillent ensemble pour l’intérêt des entreprises et de l’économie nationale, M. Boussaid a indiqué que le Projet de la loi de finances (PLF) de 2016 a pris en considération les différentes préoccupations des entreprises.
Le PLF intervient dans une conjoncture macroéconomique favorable, grâce notamment à la baisse du taux de chômage, la hausse des investissements directs étrangers et des réserves internationales, le recul du déficit commercial et la maitrise de l’inflation, a-t-il relevé, se disant confiant que l’investissement budgétaire, qui va augmenter de 7 milliards de dirhams en 2016, ne fera que maintenir le rythme de croissance.
A cet égard, le ministre a plaidé pour un changement du modèle économique, dans ce sens où plus d’importance doit être accordée à l’offre et non seulement à la demande et à la consommation.
D’ailleurs, a poursuivi M. Boussaid, les grandes institutions financières internationales réservent une bonne appréciation par rapport à l’économie marocaine et à sa résilience, ajoutant que le Royaume accorde une importance cruciale à l’entreprise et au développement.
Enumérant les principales mesures apportées par la loi de finances de 2015 en faveur des entreprises, M. Boussaid a mis en relief la nécessité de diagnostiquer les principaux obstacles freinant la libération des potentialités de croissance de l’économie marocaine, notamment le secteur informel qui, selon le ministre, doit être intégré et réorganisé, en plus de la question de financement des PME.
De son côté, le président de la commission fiscalité à la CGEM, Abdelkader Boukhris a fait savoir que les entreprises ont besoin d’investir sans entrave, à condition d’avoir une visibilité à même de servir de base pour établir des prévisions, ajoutant que d’autres réformes doivent accompagner le PLF afin de booster l’économie nationale, en particulier, la nouvelle charte de l’investissement et la réforme du code du travail.
Pour sa part, le directeur général des impôts, M. Omar Faraj a plaidé pour la conception de solutions pérennes aux différents problèmes posés, ajoutant que le code général des impôts fera l’objet d’une révision de ses dispositions notamment celles pouvant prêter à confusion.
Les autres participants à cette table ronde se sont dits optimistes quant aux équilibres inclus dans le PLF 2016, en particulier en ce qui a trait au projet de régionalisation, appelant à déployer davantage d’efforts en vue d’aider l’entreprise à faire face aux différentes difficultés qu’elle affronte, notamment celles liées à l’accès au financement, à la trésorerie et au coût de la facture énergétique.
Ils ont également soulevé le problème de la pression fiscale qui pèse sur les entreprises avoisinant 25%, un taux qui est, selon eux, supérieur aux chiffres enregistrés au niveau de la région (entre 15 et 20%), appelant l’Etat à encourager le dynamisme économique et à améliorer la compétitivité des entreprises.
Notant que la loi de finances doit être incitative et profiter à l’ensemble des régions du Royaume, les participants ont par ailleurs plaidé pour la mise en place de stratégies nationales de développement et à mettre un terme à la dépendance de l’économie nationale vis-à-vis du secteur agricole, notamment via l’encouragement des autres secteurs.
Initiée par le mensuel Economie Entreprise, cette soirée, qui se veut le baromètre annuel permettant de procéder au jaugeage de la performance des sociétés marocaines, a été marquée par la présence de plusieurs dirigeants et chefs d’entreprises marocaines.
Source : La vie éco